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► L’après-midi de la même journée, mauvais temps, autour de Greenwich, lieu où la fusée V2 est tombée. Explosion prématurée qui a projeté des débris à des milles et des milles (semble-t-il). Il reste un morceau exploitable, mais la zone est bouclée.
► Le lieutenant Slothrop a tenté d’approcher les débris mais le périmètre est bouclé. “ACHTUNG est le parent pauvre des services de renseignement alliés” donc on ne le laisse pas entrer dans la zone. (ACHTUNG est le service de renseignement américain qui s’occupe du nord de l’Allemagne)
► En revanche, Pirate (qui dépend du SOE – Service de renseignement anglais) y a pénétré sans problème pour récupérer un cylindre de graphite (fait partie des débris et provient donc de la fusée) dans lequel est enfermé le message qui lui est destiné (voir épisode 2).
► Mais Slothrop se fiche de ne pas pouvoir accéder aux débris de la fusée puisque “pour le moment, c’est sa dernière fusée”. Il a reçu le matin même un ordre de mission qui lui demande de se rendre dans un hôpital de l’East End de Londres (Hôpital fictif Sainte-Veronica qu’on retrouvera plus tard) pour être affecté à un programme d’essai : le PWE.
► PWE : inspiré de Wikipedia => PWE = Political Warfare Executive = Pendant la Seconde Guerre mondiale, le PWE était un corps clandestin britannique créé pour produire et diffuser une propagande raciale (basée sur de soi-disant soldats noirs qui se trouveraient dans l’armée allemande) dans le but de saper le moral ennemi et de soutenir le moral des pays occupés.
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► L’épisode 4 est ensuite un long analepse : Slothrop est toujours à Greenwich le 18 décembre 1944 et se remémore :
• Sa première fusée V2 (tombée le vendredi 8 septembre 1944 à l’Ouest de Londres, Chiswick)
• Les filles durant cette période (les deux Wrens Norma et Marjorie + Cynthia)
• Ses propres ascendants outre-Atlantique, dans le Berkshire, Massachusetts
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Les analepses :
► Slothrop et Tantivy sont dans un “Snipe and Shaft” pour boire un verre, on est probablement le lundi 11 septembre 1944, trois jours après la chute du premier V2. “Le jour s’obscurcit derrière les hautes vitres froides du Snipe and Shaft”.
► Slothrop se rappelle le premier blitz (terme allemand signifiant « éclair » = campagne de bombardements stratégiques durant la Seconde Guerre mondiale menée par la Luftwaffe, l’aviation allemande, contre le Royaume-Uni du 7 septembre 1940 au 21 mai 1941) comme une période de chance puisqu’il n’a jamais été touché. Mais les V1, puis surtout le dernier V2 le stressent (septembre 1944). Les V2 se déplacent plus vite que le son si bien qu’on ne les entend pas arriver. On a d’abord l’explosion qui surprend, ensuite seulement, on peut entendre le bruit de la chute de la fusée… si l’on est toujours en vie, bien sûr…
► Slothrop se rappelle deux filles, Norma et Marjorie, avec qui il devait avoir rendez-vous le samedi soir 9 septembre (il les épinglera plus tard sur sa carte en étoile couleur argent. On apprend que la couleur des étoiles est dictée par la couleur de ses sentiments. Étant donné l’importance de Darlène qui est épinglée argent, on imagine que Norma et Marjorie sont importantes aussi). Norma (de Cedar Rapids, aux USA ?) et Marjorie (de Windmill, à Londres). Mais le samedi soir précédent (le 9 au soir donc, puisqu’on est le lundi 11 septembre 1944) il a eu la mauvaise surprise de se retrouver nez à nez avec les deux filles qui entouraient un mécanicien de 3ème classe au Frick Frack Club de Soho, une maison close pour policiers et militaires.
► Slothrop rêvasse autour de quelques filles de sa carte (Jennifer, Irène, Allison) puis parle de son stress des fusées V2 avec Tantivy. Celui-ci lui insuffle l’idée d’aller voir de plus près les lieux où les fusées tombent et auxquels il n’a pas accès parce que le service ACHTUNG est toujours prévenu en dernier. Depuis septembre, il réussit désormais à obtenir les renseignements plus tôt et peut se rendre rapidement sur les lieux de chute de la fusée. Il aide à déblayer, à retrouver et extraire des personnes coincées sous les blocs (une petite fille lui demande un chewing-gum en sortant des décombres).
► “Encore une de ces sales conduites de gaz, dit une dame avec sa gamelle…” –
Wikipedia : « il faudra deux mois et deux cents explosions sur son sol avant que le gouvernement britannique ne communique sur l’attaque des V2 en cours. Le secret était d’autant plus facile à garder que contrairement aux V1 qui avaient un ronronnement caractéristique évoquant le moteur d’une motocyclette, les missiles arrivaient à une vitesse de Mach 3,5, supérieure à celle du son, c’est-à-dire dans un silence total. Les explosions pouvaient être imputées à toutes sortes de causes. Lors de la chute du premier V2 sur Londres, personne ne comprit sur le moment qu’il s’agissait d’une bombe. On crut à l’explosion d’un immeuble due au gaz jusqu’à la découverte des débris de la tuyère ».
► “Paranoïa opérationnelle” : “l’idée d’une fusée avec son propre nom écrit dessus l’obsède. S’ils ont décidé de l’avoir. Ce serait le plus sûr moyen.”
Cette paranoïa provient du jour de septembre 1944, un vendredi à 6h43’16” GMT, lorsqu’une fusée V2 tombe sur Londres (la première fusée V2 visant Londres tombe sur Chiswick, à l’ouest de la ville, le vendredi 8 septembre 1944) et provoque chez Slothrop une forte érection qui le surprend. “Une sensibilité à ce qui apparaît dans le ciel”.
Et comme ces érections surviennent à chaque fois qu’une fusée chute sur Londres, il a le sentiment d’être fortement lié (et de manière incompréhensible) à la fusée, que la fusée le cherche, d’où la paranoïa qui se développe. Opérationnelle, parce que son lien intime avec la fusée peut être utile en temps de guerre…
► À ce moment-là, en septembre, il connaît déjà les deux Wrens (= Au Royaume-Uni, une Wrens est un membre de l’ancien Service Naval Royal féminin) Norma et Marjorie, puisqu’il rêve au week-end qu’il va passer avec elles. “Il faut juste qu’elles ne se rencontrent pas”. À priori, il n’a pas encore commencé sa carte puisque c’est la première fusée. Elles seront toutes deux marquées d’une étoile d’argent, ce qui peut indiquer une sorte de point de départ. Il prend le téléphone d’une Cynthia qui se trouve là ce jour de septembre et qui blague (ou pas ? on finit soi-même par devenir paranoïaque…) à propos de la fusée envoyée par les Allemands pour “venir le chercher, lui, parce qu’ils aiment bien les Américains grassouillets”. Une parole qui reste gravée en lui, seconde source de paranoïa après les érections.
► Évocation des ascendants de Slothrop. Essayons d’y mettre de l’ordre…
→ William Slothrop (le premier à avoir traversé l’Atlantique. Ne semble pas être enterré au même endroit que les générations suivantes. “Tous, sauf le premier William, étendus sous les feuilles mortes…”)
→ Constant Slothrop (1737 → 4 mars 1766 – Cimetière de Mingeborough, Massachussets = lieu fictif, mais région des Monts Berkshires, au sud-ouest de l’État. “Cette main de pierre sortant du nuage séculier, pointée sur lui, bordée d’une lumière insoutenable, au-dessus du murmure de la rivière et des pentes bleues des Berkshires”).
→ Variable Slothrop (fils de Constant)
→ Isaïa Slothrop (mort en 1812)
→ Frederic Slothrop (mort en 1933)
→ Père de Slothrop
→ Tyrone Slothrop
► Parcourt socialement déclinant des Slothrop
1 – Commerce de fourrure
2 – Puis cordonniers
3 – Marchands de salaisons (saler les aliments pour les conserver) et de lard fumé
4 – Verriers, fonctionnaires municipaux, tanneurs, marbriers.
5 – Puis investissement dans les forêts des Berkshires => industrie du papier. “Papier hygiénique, billets de banque, journaux”. Ne font pas fortune. Petites affaires.
6 – Les choses commencent à se gâter autour de 1865 (poème Emily Dickinson)
7 – Contrairement à ceux qui filent vers l’ouest quand ça va mal (ruée vers l’or) les Slothrop restent dans le Berkshire. “Les bénéfices se raréfièrent, la famille s’agrandissait toujours”.
8 – La Dépression de 1929 achève le déclin de la famille Slothrop.
► Le chapitre se termine sur le grand incendie de l’Aspinwall hotel dans les Monts Berkshires, le matin du 25 avril 1931, auquel assiste de loin le jeune Tyrone Slothrop chez son oncle et sa tante à Lenox.
Il prend ça pour une aurore boréale d’abord “comme il se réveillait dans une chambre qu’il ne connaissait pas” (référence assez évidente à Proust) avant de comprendre qu’il s’agit d’un incendie. Bruit de sirènes, flammes, nuages d’étincelles qui retombent… exactement les mêmes sensations, “le même déploiement d’aurore boréale dans le ciel” que ce moment précis à Londres, septembre 1944, 6h43’16” GMT, lorsque la première fusée V2 tombe, provoquant chez lui une érection surprenante et incompréhensible, d’où stress et paranoïa (opérationnelle). : “C’est ainsi que cela arrivera – par cette immense main de lumière surgie d’un nuage.”
SPOIL : En vérité, on l’apprendra plus tard, un composant de la fusée (l’Imipolex G = isolant) a réveillé en lui un réflexe pavlovien enfoui “beyond the zero” dont il n’a plus aucun souvenir : sa sensibilité à l’Imipolex G que le Dr Jampf a testé sur lui durant quelques années, lorsqu’il était petit enfant, contre de l’argent donné à ses parents.
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